DOSSIER SPECIAL
AKKO
Claude Levy
septembre 2009
-
Que ne dit-on pas sur la ville d’Akko,
la ville à l’histoire plusieurs fois millénaire ?
Consultez les guides touristiques,
ils vous parleront de cette merveilleuse vieille ville historique
qui mérite le détour, de sa citadelle-prison mythique d’où
s’évadèrent les activistes juifs emprisonnés par les anglais. Ils
vous parleront de Saint-Jean d’Acre bâtie par les croisés, capitale
durant près de deux siècles du Royaume latin de Terre Sainte après
la perte de Jérusalem.
Certains voudront ajouter par
ignorance à l’exotisme en vous affirmant l’originalité de cette
ville à majorité musulmane. STOP !!!
Nordisraël-flash vous présente un dossier
en
deux parties, qui vous fera connaître ou découvrir la réalité
récente de la ville d’Akko, au-delà des lieux communs que d’aucuns
aiment à ressasser en grands connaisseurs qui hélas, sont
déconnectés de la situation nouvelle.
Cette ville a été mise en sommeil
pendant près de trente ans, depuis les années 70, par de fâcheuses
dispositions gouvernementales ayant favorisé le développement des
villes voisines à son détriment, ainsi que par une apathie des
différentes municipalités minées par des problèmes de gestion et
d’inefficacité flagrantes.
Présentation
Akko, également connue sous le nom de
Saint-Jean d’Acre, est une ville de 52 000 habitants, située dans la
baie de Haïfa. Elle est la capitale de la Galilée Occidentale.
Dans la ville symbole
de la coexistence entre diverses communautés, sont présents juifs,
musulmans, chrétiens, druzes et bahaïs. Et pour répondre à la
question préférée des « découvreurs d’Akko », voici la répartition
de la population : 29% d’arabes (musulmans, druzes et chrétiens) et
71% de juifs. Il y a 8 mosquées,
6 églises
et une synagogue dans la vieille ville,
ainsi que 3 yéshivoth, un Beit Habad et 80 synagogues dans la ville
nouvelle. En outre, Akko est la Ville Sainte de la religion Bahaï,
le fondateur de cette religion appelé le
Baha'u'llah, étant enterré dans les jardins situés au nord de la
ville.
La mosquée El Jazzar
Ce qui nous amène à une autre particularité de cette ville, qui doit
être la seule de cette importance dans le monde à figurer deux fois
sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité définie par
l’UNESCO. Une première fois pour le patrimoine historique que
représente la vieille ville dans son entier et une seconde pour les
sites Bahaïs disséminés dans toute la ville. Ce sont là de grands
atouts pour le développement du secteur touristique de Saint-Jean
d’Acre.
La vieille ville historique
Si vous visitez Saint-Jean
d’Acre, vous apprécierez la ville des croisés, avec les immenses
salles des chevaliers, le réfectoire, la salle des prisonniers et
les différents tunnels secrets. N’oubliez pas le bain turc
transformé en musée, la citadelle qui servit de prison sous le
mandat britannique et les édifices religieux de la ville. Une
promenade dans le souk typique est indispensable. Elle vous amènera
sur le port et vous poursuivrez par la visite des remparts ayant
résisté au siège de Bonaparte.
C’est la partie de la ville la plus
connue, celle qui a fait et fait la réputation, à torts ou à raison,
de la ville d’Akko.
En effet, les touristes ne connaissent
pratiquement que cette partie de la ville. Les autobus se garent au
pied des murailles et après trois heures de visite, ils repartent
sans avoir pu comprendre qu’ils n’ont en fait, vu que 5% de la
ville, mais avec presque tous, avec
la certitude qu’Akko est à majorité
arabe.
La richesse historique de cette ville
n’est pas en cause et sa visite est incontournable. Hélas, les
contraintes d’un tour operator, font que personne ne prend la peine
d’expliquer ce qu’est vraiment cette ville, qui sont ses habitants,
comment s’organise la coexistence entre les diverses communautés.
C’est un critère qu’il faut prendre en compte
pour apprécier la réalité d’Akko, et notamment son récent essor, et
remettre ainsi
dans son contexte, toute visite
touristique. Sinon, le visiteur ne gardera que le souvenir d’un ilot
oriental typique au milieu d’un pays moderne.
Depuis le début des années 2000, le
ministère du tourisme et la municipalité ont mis en place une
politique de réhabilitation de la vieille ville. La première
préoccupation a été d’équiper la vieille ville en infrastructures
modernes comme les égouts, les réseaux électriques et téléphoniques
et les rues.
Puis ont été lancés un grand programme de
réhabilitation des édifices et maisons de la vieille ville, avec
appel aux fonds privés, ainsi que l’intensification des fouilles et
restauration des vestiges de la ville des croisés.
Ainsi les travaux avancent aujourd’hui aussi
bien sous terre avec la découverte de nouveaux
quartiers de la ville croisée que dans
la ville ottomane où les restaurations en tous genres
vont bon train.
La ville moderne
Akko a été délaissée durant près de
trente ans à partir des années 70 et a vu son statut de capitale de
Galilée occidentale tomber en désuétude. Les raisons en sont
multiples, mais ce n’est pas là le sujet de ce dossier.
Shimon
Lankri, nouveau maire élu en 2003, a reçu l’appui massif du
gouvernement et s’est alors lancé dans une spectaculaire opération
de redressement et de développement de la ville dans tous les
domaines : assainissement des finances publiques, réorganisation des
services municipaux, mise en place d’une société économique
municipale chargée des investissements, propositions de multiples
projets de développement dans tous les ministères. Toute cette
énergie s’est concrétisée sur le terrain, par des changements
minimes au départ comme une ville plus propre et mieux éclairée la
nuit, l’aménagement d’espaces verts et de terrains de jeux pour les
enfants etc.
Après deux années
difficiles de préparation et de redressement économique, vint enfin
le temps de la mise en place des projets. Le bruit des pelleteuses,
tracteurs et autres engins de travaux publics est devenu familier
aux habitants d’Akko. Chaque recoin de la ville avait son projet de
rénovation. Ici, la réfection d’une route avec places de
stationnement, là l’installation d’un terrain de sport, ici un parc
pour les promenades en famille,
en bord de mer la remise en état de la
plage municipale et aménagement de la première partie d’une
promenade.
Dans le même temps, au vu du travail
accompli, la confiance de la population est revenue et la tendance
qui voyait la population (juive notamment) quitter la ville, s’est
inversée. Car, la municipalité lutte également dans le domaine de la
recherche d’emplois et la formation professionnelle, avec la
création du centre de ressources humaines et les efforts consentis
pour que des entreprises s’installent dans les différentes zones
industrielles de la ville. Ainsi, le taux de chômage passe en deux
ans
Raanana, Naharya, Haïfa ?.... Akko tout simplement !!
de 18 à 8%.
Dans tous les domaines l’effort se
poursuit. Les écoles sont rénovées, de même que les projets
éducatifs sont multipliés, une police municipale et un système de
vidéo surveillance, installées, la promotion de projets écologiques
et de défense de l’environnement s’intensifie et de nouveaux
quartiers d’habitation sortent de terre.
Parmi les grands projets déjà
terminés on peut citer : deux kilomètres de promenade en bord de
mer, un conservatoire municipal ultra moderne pour les huit cents
élèves inscrits, une vingtaine d’aires de jeux aménagées pour les
enfants, ainsi qu’une dizaine de terrains de sports, cinq grands
parcs aménagés à travers la ville pour les loisirs des familles, la
rénovation de deux quartiers et l’installation de maisons de jeunes
et de la culture à travers la ville, les travaux de suppression de
tous les passages à niveaux etc.
Le tourisme devient l’une des priorités pour la
municipalité. Le potentiel exceptionnel de la ville d’Akko
est très mal exploité du fait de manque
de structures d’accueil des touristes. La ville d’Akko possède un
retard en chambres d’hôtel disponibles, restaurants, cafés etc.
Comme on peut le constater, la ville d’Akko, au
cours de ces six dernières années, a entamé un redressement
spectaculaire. Disposant aujourd’hui d’une base solide, la
municipalité
a prévu des projets de développement qui
positionneront la ville comme l’un des principaux sites touristique
et balnéaire du pays d’ici une dizaine d’années.
C’est aujourd’hui le moment de
s’intéresser de près à l’avenir de cette ville, au potentiel énorme
qu’elle renferme et qui va s’exprimer rapidement. Des opportunités
sont à saisir dans le domaine des affaires, du tourisme, de
l’immobilier, de la rénovation.
C’est ce que nous verrons dans la
deuxième partie de ce dossier qui sera publiée dans le prochain
numéro, avec différentes interviews et de nombreux projets
présentés.
Si vous désirez des renseignements
supplémentaires :
claude-levy-akko@hotmail.com
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La ville de Saint-Jean-dAcre
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Akko
La ville de
Saint-Jean-dAcre (Akko) est perchée sur un promontoire, à
lextrémité nord de la baie de Haïfa.
La première ville fut
fondée au cours de lâge du bronze à Tel Akko (en arabe Tel
el-Fukhar - le tertre des tessons de poteries), situé juste à
lest de lactuelle ville. Akko est mentionnée dans les anciennes
sources écrites comme une ville importante de la côte nord du
Pays dIsraël. Labondance des découvertes, notamment les vestiges
de fortifications mis à jour à Tel Akko, témoignent de
loccupation prolongée et ininterrompue du site à lépoque
biblique.
Lancien site dAkko fut
abandonné pendant la période hellénistique. Ptolémaïs, une
nouvelle ville entourée de murailles, fut construite sur le site
de lactuelle Saint-Jean-dAcre. Les Romains améliorèrent et
élargirent le port naturel de la partie sud de la ville, et
construisirent une digue qui en fit lun des principaux ports
Limportance de
Saint-Jean-dAcre - une ville fortifiée bien protégée dotée dun
port en eau profonde - se reflète dans son histoire fertile en
événements durant la domination des croisés en Terre sainte.
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Relief en pierre représentant l'emblème royal des croisés,
découvert à Sait-Jean d'Acre
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Les croisés, qui fondèrent
le royaume latin de Jérusalem en 1099, ne parvinrent pas, dans
un premier temps, à venir à bout des fortifications de
Saint-Jean-d'Acre. Le 26 mai 1104, après plusieurs mois d'un
siège difficile, et grâce à l'aide de la flotte génoise, la
ville se rendit et fut remise au roi Baudouin Ier. Conscients de
l'importance de la ville et de son port pour la sécurité de leur
royaume, les croisés entreprirent immédiatement de construire un
système perfectionné de fortifications constitué par des
murailles et des tours d'un style entièrement inédit.
Ces fortifications furent
érigées le long de la mer, à l'ouest et au sud de la ville,
alors qu'à l'est et au nord, un rempart (probablement une double
muraille) flanqué d'un large et profond fossé séparait la ville
de l'arrière-pays. Le port fut également reconstruit et, d'après
des sources littéraires et des cartes, comportait une partie
extérieure et une partie intérieure, cette dernière étant
aujourd'hui envasée. Une nouvelle digue, protégée par une tour,
fut dressée à son extrémité ; c'est ce qu'on appelle aujourd'hui
la Tour des mouches.
Les fortifications de
Saint-Jean-d'Acre, dans lesquelles les croisés placèrent leur
confiance, furent prises relativement aisément par les
musulmans. Peu après leur victoire à la bataille des Cornes de
Hattin, le 9 juillet 1187, la ville se rendit à Salah-al-Din
(Saladin), et ses habitants chrétiens en furent chassés.
Les croisés revinrent
assiéger Saint-Jean-d'Acre en 1188, mais ne parvinrent pas à
forcer les massives fortifications qu'ils avaient eux-mêmes
érigées. Le 12 juillet 1191, les musulmans capitulèrent
cependant devant le roi d'Angleterre, Richard Cur de Lion, et le
roi de France, Philippe-Auguste (les chefs de la troisième
croisade). Au cours des cent années suivantes, les croisés
administrèrent Saint-Jean-d'Acre. Jérusalem demeura (pour une
brève période) sous domination musulmane, ce qui accrut
considérablement l'importance de Saint-Jean-d'Acre devenue,
durant le XIIIe siècle, la capitale politique et administrative
du royaume latin. Bastion des croisés en Terre sainte, la
puissante forteresse de Saint-Jean-d'Acre se trouvait en
permanence sous la menace des musulmans. Son port assurait la
liaison entre le royaume des croisés et l'Europe chrétienne
ainsi que le transbordement vers l'Occident des marchandises de
valeur en provenance de l'Orient.
Le palais (castrum) des
rois croisés, situé dans la partie nord de la ville, était
entouré de puissantes fortifications. Des quartiers commerçants,
désignés sous le nom de communes, furent créés à proximité du
port par les villes maritimes italiennes de Venise, Pise et
Gênes. Chaque quartier possédait une place de marché, avec ses
entrepôts et ses échoppes, ainsi que des demeures pour les
familles des marchands. En outre, les différents ordres
militaires - les Hospitaliers, les Templiers, etc. - chargés de
la défense du royaume latin, disposaient de centres
d'hébergement. Dans toute la ville, nombre d'édifices publics
comme des églises et des hospices, furent construits.
Au début du XIIIe siècle,
un nouveau quartier résidentiel, appelé Montmusard, fut créé au
nord de la ville. Il était entouré de ses propres remparts
(probablement aussi une double muraille). Au milieu du siècle,
parrainée par Louis IX de France, Saint-Jean-d'Acre s'étendit et
gagna en prospérité. Dotée d'une population d'environ 40 000
habitants, c'était la ville la plus importante du royaume des
croisés.
La dernière bataille que
se livrèrent les croisés et les musulmans pour le contrôle de
Saint-Jean-d'Acre commença en 1290. Après un long siège imposé
par les Mamelouks sous la direction de al-Ashraf Khalil, une
partie de la muraille nord céda ; la ville fut conquise le 18
mai 1291. Cette date marque la fin de la présence des croisés en
Terre sainte.
Les constructions de la
période croisée, notamment les remparts de la ville, furent
partiellement ou totalement ensevelies sous les édifices des
XVIIIe et XIXe siècles, la cité faisant alors partie de l'empire
ottoman.
Vestiges de la période
des croisés |
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Céramiques des croisés retrouvées à Saint-Jean-d'Acre
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D'importants vestiges de
la période des croisés furent découverts pour la première fois à
Saint-Jean-d'Acre pendant les années 1950 et 1960, lorsque des
ensembles de constructions, situés au-dessous du niveau du sol
et presque intégralement conservés, furent en partie dégagés des
débris. Au cours des années 1990, dans le cadre du plan
d'urbanisme, des fouilles furent entreprises aussi bien à
l'extérieur qu'à l'intérieur des remparts de la Vieille Ville
d'aujourd'hui, mettant à jour de fascinants vestiges de
l'histoire médiévale de Saint-Jean-d'Acre, connus auparavant
principalement par les récits des pèlerins.
L'enceinte
des Hospitaliers
Les vestiges souterrains
les plus importants de la Saint-Jean-d'Acre des croisés sont
situés dans la partie nord de l'actuelle Vieille Ville. Il
s'agit du quartier général de l'ordre des Hospitaliers (les
chevaliers de Saint-Jean), un ensemble important d'une
superficie d'environ 4 500 mètres carrés, comprenant de vastes
salles et de nombreuses pièces s'ordonnant autour d'une vaste
cour centrale à ciel ouvert. Les murs épais étaient construits
en kurkar (grès local) soigneusement taillé et le complexe était
protégé par des tours d'angle. Lorsque Ahmed al-Jazzar, le
gouverneur ottoman de Saint-Jean-d'Acre, décida de bâtir une
citadelle et un palais à cet endroit, il combla de terre
l'édifice des Hospitaliers.
Ces dernières années, la
terre remplissant l'édifice des Hospitaliers sur une épaisseur
de trois à quatre mètres a été déblayée, révélant la cour
centrale, d'une superficie de 1 200 mètres carrés. Les murs de
cette cour sont percés de larges ouvertures conduisant aux
vastes salles et pièces qui l'entourent. Des voûtes de style
gothique, jaillissant d'épais pilastres encastrés dans les murs,
soutiennent l'étage supérieur. Sur le côté est de la cour, un
escalier de 4,5 mètres de large, soutenu par des voûtes, donne
accès au deuxième étage. Un important système d'évacuation
entraînait les eaux de pluies tombées dans la cour jusqu'à
l'égout principal. Dans l'angle sud-ouest de la cour, un puits
en pierre assurait l'approvisionnement en eau des habitants.
Au sud de la cour, se
trouve une vaste salle appelée à tort de crypte de Saint-Jean.
C'est une pièce rectangulaire, de style gothique, de 30 mètres
sur 15, haute de 10 mètres, au plafond en voûte d'arête reposant
sur trois piliers centraux de trois mètres de diamètre chacun.
Les cheminées indiquent qu'elle servait de cuisine et de
réfectoire. Aux deux angles de la salle, des fleurs de lys
(l'emblème de la famille royale française) sont sculptées dans
la pierre.
Plus au sud, se dresse un
ensemble de constructions connu sous le nom de al-Bosta. Il se
compose d'une vaste pièce avec plusieurs piliers épais soutenant
un plafond en ogive. Ce bâtiment souterrain correspond en fait à
la crypte de Saint-Jean au-dessus de laquelle fut construite
l'église, mise à jour partiellement ainsi que ses décorations
durant les fouilles.
Au nord de la cour
centrale, s'alignent parallèlement plusieurs longues salles
voûtées souterraines de dix mètres de plafond, appelées Salles
des chevaliers. D'un côté, des portes ouvrent sur la cour ; de
l'autre, des fenêtres et une porte donnent sur l'une des rues
principales de la ville des croisés. C'était les quartiers
d'habitation des membres de l'ordre des Hospitaliers.
A l'est de la cour, la
grande salle des colonnes s'étendant sur 45 mètres de long et 30
mètres de large et servant d'hôpital, a été mise à jour. Son
plafond de 8 mètres de haut est soutenu par trois rangs de cinq
piliers à section carrée. Au-dessus de cette salle, se
dressaient probablement les quatre étages du palais des croisés
figurant sur des dessins de l'époque.
La plupart des bâtiments
du côté ouest de la cour n'ont pas encore été mis à jour. On a
retrouvé de nombreux chapiteaux décorés, caractéristiques du
style architectural recherché de cette aile. Dans la partie
nord, à chacun des deux étages, des toilettes comprenant 30
cabinets étaient reliées par un système de canalisations à
l'égout principal de la ville.
Un système d'égouts
souterrain très élaboré a été retrouvé sous les bâtiments des
Hospitaliers. D'un mètre de diamètre, et d'une hauteur de 1,8
mètre, il permettait d'évacuer, sur un parcours nord-sud, les
eaux de pluies et les eaux usées jusqu'à l'égout municipal.
Les rues
Certaines rues de l'époque
des croisés ont été partiellement mises à jour : dans le
quartier génois, au centre de l'actuelle Vieille Ville de
Saint-Jean-d'Acre, on a découvert un tronçon de 40 mètres de
long d'une rue couverte, d'orientation est-ouest et de 5 mètres
de large. Elle était bordée par des bâtiments dotés de cours
ainsi que de pièces donnant sur la rue qui servaient de
boutiques. Dans le quartier des templiers, situé dans la partie
sud-ouest de la ville, une autre portion de la rue principale
conduisant au port, a également été mise à jour. Une portion
d'environ 200 mètres de cette rue bordée de plusieurs
constructions des croisés ensevelies sous des édifices ottomans,
a été exposée.
Les remparts
de la ville des croisés
L'emplacement des remparts
de la ville des croisés est bien connu grâce aux cartes de
l'époque, fort détaillées, qui ont subsisté, mais on en a
retrouvé bien peu de traces au cours des fouilles. Une partie
des murailles est enfouie sous les fortifications ottomanes ;
d'autres ont été endommagées lors de la construction des
quartiers modernes.
Près de l'angle nord-est
des fortifications ottomanes, une portion du rempart des
croisés, longue de 60 mètres, a été retrouvée ; construit en
grès local, son épaisseur est de trois mètres.
Non loin, vers l'est,
l'angle d'une tour bâtie en grandes pierres de grès a été
partiellement préservé jusqu'à une hauteur de six mètres. La
façade de la tour donnait sur un profond fossé de 13 mètres de
large, et était protégée de l'autre côté, par un mur en
contrescarpe. Cette portion de murailles fait partie des
fortifications extérieures du nord, construites au XIIIe siècle
pour protéger le quartier de Montmusard, nouveau à l'époque.
C'est probablement la tour vénitienne figurant sur les cartes de
l'époque des croisés. Sur le littoral, à quelque 750 mètres au
nord de la Vieille Ville, on trouve les vestiges des fondements
d'une tour circulaire se prolongeant vers l'est par une muraille
et recouverte aujourd'hui par la mer. Pour les chercheurs, il
s'agit de la tour d'angle circulaire qui se dressait à
l'extrémité ouest des remparts entourant le quartier de
Montmusard.
La reprise des fouilles à Saint-Jean-d'Acre a
été menée par A. Druks, M. Avissar, E. Stern, M. Hartal et D.
Syon pour le compte de la Direction des antiquités d'Israël. Les
fouilles effectuées dans l'enceinte des Hospitaliers ont été
dirigées par E. Stern, également pour le compte de la Direction
des antiquités d'Israël. |
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La reprise des fouilles à Saint-Jean-d'Acre a
été menée par A. Druks, M. Avissar, E. Stern, M. Hartal et D.
Syon pour le compte de la Direction des antiquités d'Israël. Les
fouilles effectuées dans l'enceinte des Hospitaliers ont été
dirigées par E. Stern, également pour le compte de la Direction
des antiquités d'Israël. |
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